Moto mode de transport des cadavres au Sud-Kivu Moto, un cadavre devrait être acheminé chez lui à Kalonge après un accident qui lui avait couté la vie. Pas plus de 100km ! », écrit-il. Dans le territoire de Fizi, des cadavres des personnes qui meurent à Misisi et qui ne sont pas du coin; sont aussi transportés de la même manière jusque dans leurs zones pour
L’œuvre d’Homère est immense, non seulement en quantité, mais par la place qu’elle occupe dans la littérature mondiale. Les vers qui nous sont parvenus ne représentent qu'une fraction de l'ensemble de son oeuvre L’Iliade et L’Odyssée. Ils sont disposés dans les deux textes en 24 parties ou chants» qui devaient former des histoires indépendantes pouvant être racontées en une seule fois. Ces épopées racontent d'une part le siège de Troie, enjeu impitoyable entre les héros et les dieux de la Grèce, d'autre le retour interminable de l'un de ces héros, Odysseus en latin Ulysse dans son île natale. Isabelle Grégor L’Iliade en quelques mots Achille boude. Agamemnon, chef des armées grecques, lui a reprit son esclave préférée, Briséis. Il refuse donc obstinément de retourner combattre sous les murs de Troie. Depuis près de 10 ans, les armées des Grecs ou Achéens en font le siège pour rependre la belle Hélène, enlevée par Pâris, prince troyen. S’il ne se décide pas vite à repartir au combat, c’est la défaite assurée ! Pour sauver la Grèce, son meilleur ami, Patrocle, se fait passer pour le héros et parvient à faire reculer les Troyens. Mais c’est sans compter sur Hector, leur meilleur guerrier, qui parvient à tuer Patrocle. Fou de douleur, Achille jure de se venger. Hector succombe sous ses coups, et son corps est traîné derrière le char de son vainqueur. Priam, roi de Troie, vient supplier Achille de lui rendre le corps de son fils des funérailles solennelles vont pouvoir avoir lieu. Chante, Déesse, la colère d’Achille… » La mort de Patrocle chant XVI Et dès que Hector eut vu le magnanime Patrocle se retirer, blessé par l'airain aigu, il se jeta sur lui et le frappa dans le côté d'un coup de lance qui le traversa. Et le fils de Menoetios tomba avec bruit, et la douleur saisit le peuple des Achéens. De même un lion dompte dans le combat un robuste sanglier, car ils combattaient ardemment sur le faîte des montagnes, pour un peu d'eau qu'ils voulaient boire tous deux; mais le lion dompte avec violence le sanglier haletant. Ainsi Hector, le fils de Priam, arracha l'âme du brave fils de Menoetios, et, plein d'orgueil, il l'insulta par ces paroles ailées - Patrocle, tu espérais sans doute saccager notre ville et emmener, captives sur tes nefs, nos femmes, dans ta chère terre natale ? Ô insensé ! c'est pour les protéger que les rapides chevaux d’Hector l'ont mené au combat, car je l'emporte par ma lance sur tous les Troyens belliqueux, et j'éloigne leur dernier jour. Mais toi, les oiseaux carnassiers te mangeront. Ah ! malheureux ! le brave Achille ne t'a point sauvé » […]. Et le cavalier Patrocle, respirant à peine, lui répondit - Hector, maintenant tu te glorifies, car Zeus, le fils de Chronos, et Apollon t'ont donné la victoire. Ils m'ont aisément dompté, en m'enlevant mes armes des épaules […] Je te le dis, garde mes paroles dans ton esprit Tu ne vivras point longtemps, et ta mort est proche. La Moire [le Destin] violente va te dompter par les mains d’Achille […] ». Il parla ainsi et mourut, et son âme abandonna son corps et descendit chez Hadès, en pleurant sa destinée, sa force et sa jeunesse. Le bouclier d’Achille chant XVIII Et il [Héphaïstos] jeta dans le feu le dur airain et l'étain, et l'or précieux et l'argent. Il posa sur un tronc une vaste enclume, et il saisit d'une main le lourd marteau et de l'autre la tenaille. Et il fit d'abord un bouclier grand et solide, aux ornements variés, avec un contour triple et resplendissant et une attache d'argent. Et il mit cinq plaques au bouclier, et il y traça, dans son intelligence, une multitude d'images. Il y représenta la terre et l'Ouranos [le Ciel], et la mer […]. Et il fit deux belles cités des hommes. Dans l'une on voyait des noces et des festins solennels. […] Puis, deux armées, éclatantes d'airain, entouraient l'autre cité. Et les ennemis offraient aux citoyens ou de détruire la ville, ou de la partager, elle et tout ce qu'elle renfermait. Et ceux-ci n'y consentaient pas, et ils s'armaient secrètement pour une embuscade, et, sur les murailles, veillaient les femmes, les enfants et les vieillards. Mais les hommes marchaient, conduits par Arès et par Athéna, tous deux en or, vêtus d'or, beaux et grands sous leurs armes, comme il était convenable pour des dieux; car les hommes étaient plus petits. Et, parvenus au lieu commode pour l'embuscade, sur les bords du fleuve où boivent les troupeaux, ils s'y cachaient, couverts de l'airain brillant. Deux sentinelles, placées plus loin, guettaient les brebis et les bœufs aux cornes recourbées. Et les animaux s'avançaient, suivis de deux bergers qui se charmaient en jouant de la flûte, sans se douter de l'embûche. Et les hommes cachés accouraient; et ils tuaient les bœufs et les beaux troupeaux de blanches brebis, et les bergers eux-mêmes. Puis, ceux qui veillaient devant les tentes, entendant ce tumulte parmi les bœufs, et montant sur leurs chars rapides, arrivaient aussitôt et combattaient sur les bords du fleuve. Et ils se frappaient avec les lances d'airain. La Discorde et le Tumulte et la Ker [la Mort] fatale s’y mêlaient. Et celle-ci blessait un guerrier, ou saisissait cet autre sans blessure, ou traînait celui-là par les pieds, à travers le carnage, et ses vêtements dégouttaient de sang. Et ces divinités semblaient des hommes vivants qui combattaient et qui entraînaient de part et d'autre les cadavres. Achille tue Hector chant XXIII Et Achille, emplissant son cœur d'une rage féroce, se rua aussi sur le fils de Priam. Et il portait son beau bouclier devant sa poitrine, et il secouait son casque éclatant aux quatre cônes et aux splendides crinières d'or mouvantes qu’Héphaïstos avait fixées au sommet. Comme Hespéros, la plus belle des étoiles qui se tiennent dans le ciel, se lève au milieu des astres de la nuit, ainsi resplendissait l'éclair de la pointe d'airain que le fils de Pélée brandissait, pour la perte d’Hector, cherchant sur son beau corps la place où il frapperait. Les belles armes d'airain que le fils de Priam avait arrachées au cadavre de Patrocle le couvraient en entier, sauf à la jointure du cou et de l'épaule, là où la fuite de l'âme est la plus prompte. C'est là que le divin Achille enfonça sa lance, dont la pointe traversa le cou d’Hector; mais la lourde lance d'airain ne trancha point le gosier, et il pouvait encore parler. Il tomba dans la poussière, et le divin Achille se glorifia ainsi - Hector, tu pensais peut-être, après avoir tué Patrocle, n'avoir plus rien à craindre ? Tu ne songeais point à moi qui étais absent. Insensé ! […] Va ! les chiens et les oiseaux te déchireront honteusement, et les Achéens enseveliront Patrocle ! » Et Hector au casque mouvant lui répondit en s’exprimant avec difficulté - Je te supplie par ton âme, par tes genoux, par tes parents, ne laisse pas les chiens me déchirer auprès des nefs achéennes. Accepte l'or et l'airain que te donneront mon père et ma mère vénérables. Renvoie mon corps dans mes demeures, afin que les Troyens et les Troyennes me déposent avec honneur sur le bûcher. Et Achille, aux pieds rapides, le regardant d'un œil sombre, lui dit - Chien ! Ne me supplie ni par mes genoux, ni par mes parents. Plût aux Dieux que j'eusse la force de manger ta chair crue, pour le mal que tu m'as fait ! Rien ne sauvera ta tête des chiens, même si on m'apporterait dix et vingt fois ton prix, et nuls autres présents; même si Priam, le fils de Dardanos, voulait te racheter ton poids d'or ! Jamais la mère vénérable qui t'a enfanté ne te pleurera couché sur un lit funèbre. Les chiens et les oiseaux te déchireront tout entier. » Priam supplie Achille de lui rendre le corps de son fils chant XXIV - Souviens-toi de ton père, ô Achille égal aux Dieux ! Il est de mon âge et sur le seuil fatal de la vieillesse. Ses voisins l'oppriment peut-être en ton absence, et il n'a personne qui écarte loin de lui l'outrage et le malheur; mais, au moins, il sait que tu es vivant, et il s'en réjouit dans son cœur, et il espère tous les jours qu'il verra son fils bien-aimé de retour d'Ilios. Mais, moi, malheureux ! qui ai engendré des fils irréprochables dans la grande Troie, je ne sais s'il m'en reste un seul. J'en avais cinquante quand les Achéens arrivèrent […]. Un seul défendait ma ville et mes peuples, Hector, que tu viens de tuer tandis qu'il combattait pour sa patrie. Et c'est pour lui que je viens aux nefs des Achéens; et je t'apporte, afin de le racheter, des présents infinis. Respecte les dieux, Achille, et, te souvenant de ton père, aie pitié de moi car je suis plus malheureux que lui, car j'ai pu, ce qu'aucun homme n'a encore fait sur la terre, approcher de ma bouche les mains de celui qui a tué mes enfants ! » Il parla ainsi, et il remplit Achille du regret de son père. Et le fils de Pélée, prenant le vieillard par la main, le repoussa doucement. Et ils se souvenaient tous deux; et Priam, prosterné aux pieds d'Achille, pleurait de toutes ses larmes Hector, le tueur d'hommes; et Achille pleurait son père et Patrocle, et leurs gémissements retentissaient sous la tente. Puis, le divin Achille, s'étant rassasié de larmes, sentit sa douleur s'apaiser dans sa poitrine, et il se leva de son siège; et plein de pitié pour cette tête et cette barbe blanche, il releva le vieillard de sa main. L’Odyssée en quelques mots Les Dieux ont enfin décidé de laisser Ulysse rentrer chez lui. Retenu chez Calypso, le héros grec a hâte de revoir son île Itaque, où l’attend sa femme Pénélope. Mais le chemin du retour ne peut qu’être pavé d’épreuves pendant que son fils Télémaque, parti à sa recherche, écoute ses anciens compagnons d’armes lui expliquer la chute de Troie, Ulysse doit lutter contre la tempête qui le fait naufrager sur les terres du roi Alkinoos. C’est l’occasion pour lui de raconter à son hôte une partie de ses aventures sa confrontation avec le Cyclope Polyphème, sa rencontre avec la redoutable magicienne Circé, sa descente au Royaume des morts. Puis voici les cruelles Sirènes, les pièges tendus par Charybde et Scylla et enfin l’arrivée chez la douce Calypso. Finalement, Uysse quitte Alkinoos et retrouve Itaque où les prétendants tentent de s’emparer du pouvoir. Déguisé en mendiant, il réussit à vaincre ses adversaires à l’épreuve de l’arc avant de les massacrer, avec l’aide de Télémaque. Je suis Ulysse, le fils de Laërte… » Ulysse et le Cyclope chant IX Ulysse raconte à Alkinoos ses aventures chez le Cyclope Polyphème qui le retient prisonnier avec ses marins. Il lui a fait croire qu’il s’appelait Personne » Mes gens se tenaient près de moi ; le ciel décuplait notre audace. Soulevant le pieu d’olivier à la pointe acérée, ils l’enfoncèrent dans son œil ; moi, je pesais d’en haut et je tournais. […] Ainsi, tenant dans l’œil le pieu affûté à la flamme, nous tournions, et le sang coulait autour du bois brûlant. Partout, sur la paupière et le sourcil, grillait l’ardeur de la prunelle en feu, et ses racines grésillaient. […] Il poussa d’affreux hurlements ; la roche en retentit ; mais nous, pris de frayeur, nous nous étions déjà sauvés. Alors il s’arracha de l’œil le pieu souillé de sang et le rejeta loin de lui d’une main forcenée. Puis d’appeler à grands cris les Cyclopes qui vivaient dans les grottes des environs, sur les sommets venteux. En entendant ses cris, ils accoururent de partout ; plantés devant la grotte, ils voulaient connaître ses peines Polyphème, pourquoi jeter ces cris d’accablement ? Pourquoi nous réveiller au milieu de la nuit divine ? Serait-ce qu’un mortel emmène malgré toi tes bêtes ? Serait-ce toi qu’on veut tuer, ou par ruse ou par force ? » Le puissant Polyphème leur cria du fond de l’antre Par ruse, et non par force ! et qui me tue, amis ? Personne ! » Et les Cyclopes de répondre par ces mots ailés Personne ! aucune violence ? et seul comme tu l’es ? Ton mal doit venir du grand Zeus, et nous n’y pouvons rien. Invoque plutôt Poséidon, notre roi, notre père ! » Ils s’éloignèrent sur ces mots, et je ris en moi-même mon nom et mon habile tour les avaient abusés ! Sous le charme de Circé, la magicienne chant X Ulysse laisse ses compagnons aller visiter des rivages inconnus… Ils découvrirent dans un val, en un lieu dégagé, la maison de Circé avec ses murs de pierres lisses. Autour se tenaient des lions et des loups de montagne, que la déesse avait charmés par ses drogues funestes. Mais loin de sauter sur mes gens, les fauves se levèrent et vinrent les flatter en agitant leurs longues queues. […] Circé sortit en hâte, ouvrit la porte scintillante et les pria d’entrer ; et tous ces grands fous de la suivre ! […] Elle les conduisit vers les sièges et les fauteuils ; puis, leur ayant battu fromage, farine et miel vert dans du vin de Pramnos, elles versa dans ce mélange un philtre [potion magique] qui devait leur faire oublier la patrie, le leur servit à boire et, les frappant de sa baguette, alla les enfermer au fond de son étable à porcs. De ces porcs ils avaient la tête et les voix et les soies [poils du porc], et le corps, mais gardaient en eux leur esprit d’autrefois. Ainsi parqués, ils pleurnichaient, cependant que Circé leur jetait à tous à manger glands, faînes et cornouilles [fruits], qui sont la pâture ordinaire aux cochons qui se vautrent. Le retour d’Ulysse à Itaque Argos, un compagnon fidèle chant XVII Tandis qu'ils [Ulysse et son serviteur Eumée] se livraient à cet échange de propos, un chien affalé là dressa la tête et les oreilles c'était Argos, le chien que de ses mains le brave Ulysse avait nourri, mais bien en vain, étant parti trop tôt pour la sainte Ilion [Troie]. Les jeunes l'avaient longtemps pris pour chasser le lièvre, le cerf et les chèvres sauvages. Mais depuis le départ du maître, il gisait là sans soins, sur du fumier de bœuf et de mulet qu’on entassait en avant du portail, afin que les valets d’Ulysse eussent toujours de quoi fumer son immense domaine. C’était là qu’était couché Argos, tout couvert de vermine. Or, à peine avait-il flairé l’approche de son maître, qu’il agita sa queue et replia ses deux oreilles ; mais il n’eut pas la force d’aller plus avant ; Ulysse, en le voyant, se détourna, essuyant une larme, vite, à l’insu d’Eumée ; après quoi il dit ces mots Porcher, l’étrange chien couché ainsi sur le fumier ! De corps il est vraiment très beau, mais je ne puis savoir si sa vitesse à courre [à la poursuite du gibier] était égale à sa beauté, ou s’il n’était simplement qu’un de ces chiens de table, que les maîtres n’entourent de leurs soins que pour la montre [pour le plaisir de le montrer]. » À ces mots, tu lui répondis ainsi, porcher Eumée Celui-là c’est le chien d’un homme qui est mort au loin. S’il était resté tel, pour les prouesses et l’allure, qu’Ulysse le laissa au moment de partir pour Troie, sa forme et sa vitesse auraient tôt fait de t’étonner. Jamais les bêtes qu’il traquait dans les forêts profondes ne lui ont échappé ; il connaissait les pistes. Mais le voilà fort affaibli ; son maître a disparu loin de chez lui ; les femmes le délaissent, le négligent. Les serviteurs, dès qu’ils n’ont plus de maître à respecter, refusent d’accomplir le travail auquel ils se doivent. Zeus tonnant ôte à l’homme la moitié de sa valeur, dès l’instant que vient le saisir le jour de l’esclavage. » À ces mots, il gagna la riche demeure et marcha droit vers la salle où se trouvaient les nobles prétendants. Mais Argos n’était plus la sombre mort l’avait saisi, au moment de revoir Ulysse après vingt ans d’absence. Sources bibliographiques du dossier et des textes Les Collections de l’Histoire n°24 La Méditerranée d’Homère. De la guerre de Troie au retour d’Ulysse, juillet-septembre Farnoux, Homère, le prince des poètes, éd. Gallimard Découvertes » n°555, Faure, La vie quotidienne en Grèce au temps de la Guerre de Troie - 1250 avant JC, Librairie Hachette, de Romilly, Homère, Presses universitaires de France Que sais-je ? » n°2218, de L’Iliade et l'Odyssée édition Larousse, Petits classiques » Publié ou mis à jour le 2020-01-18 102755
Aumoins j'aurai laissé un beau cadavre d'après Hamlet de Shakespeare, mis en scène par Vincent Macaigne, 9-18 juillet 2011, cloître des Carmes, création au Festival d'Avignon. Le spectateur arrive in medias res : les comédiens sont déjà sur scène, chantent, dansent, frappent des mains et vous invitent à les rejoindre. Le rituel a déjà commencé dans le cloître des
Eté Le metteur en scène adapte "Hamlet" dans l'hémoglobine et la boue, au Cloître des carmes. C'est le spectacle que l'on attendait au Festival d'Avignon celui qui vient tout casser, au risque d'excéder une partie des spectateurs, et d'enthousiasmer les autres. Sous un titre formidable, Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, il revisite Hamlet, de William Shakespeare, et se donne au Cloître des carmes, où le public des premiers rangs est protégé par une bâche en plastique des jets d'hémoglobine, de boue et de projectiles en tous genres qui ponctuent les quatre heures d'une représentation trash, foutraque et passionnante, signée Vincent Macaigne, un nouveau venu à Avignon. A 32 ans, Vincent Macaigne est un des benjamins du Festival. A la ville, c'est un garçon calme, en apparence. Il a grandi à Paris, entre un père français, commercial dans une entreprise, et une mère iranienne, issue d'une famille très politisée. Depuis sa sortie du conservatoire, en 2002, il a signé plusieurs spectacles, dont trois versions d'un Requiem de son cru, inspiré, et une adaptation de L'Idiot, de Dostoïevski. Il a toujours écrit, et fait du théâtre comme bon lui semble sans se soucier des autres ni chercher à être en réaction. Ce n'est pas un provocateur-né qui s'attaque à Hamlet. Mais c'est un homme jeune en colère, pour des raisons qu'il garde secrètes et d'autres qu'il exprime. Toutes traversent Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, qui s'est construit comme les précédents spectacles de Macaigne en travaillant sur le plateau avec sa bande d'acteurs amis. Ce travail ne s'arrête pas quand les représentations commencent. Chaque jour, le spectacle bouge. Chaque soir, Vincent Macaigne est au sommet des gradins, et il interpelle en direct ses acteurs, qui se ne gênent pas pour lui répondre des choses comme "Tout le monde sait que c'est de la merde, ton texte à la con." Le public ne s'en rend pas compte. Des phrases de ce genre se ramassent à la pelle dans Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, qui commence dans une ambiance assez survoltée, avec un appel au public à venir sur le plateau, jonché de terre et de couronnes mortuaires qui entourent une tombe remplie d'eau. Comme dans le bon vieux théâtre d'intervention des années 1960, le public entre dans le jeu, chante, danse et crie. Puis on lui dit de regagner les gradins. D'une certaine manière, c'est presque frustrant qu'est-ce que ça donnerait, Hamlet avec lui ? Ce que le public ne sait pas, c'est que ce début est né d'un défi. Le soir de la première, samedi 9 juillet, Vincent Macaigne avait parié 50 euros avec un acteur qui lui avait dit "Je les ferai monter sur scène. - Essaye, on verra bien !" On a vu. Et le public n'a pas mal pris du tout qu'on lui dise de regagner les gradins. Puis le spectacle a commencé avec cette annonce "Vous allez voir l'histoire d'Hamlet, mon meilleur ami, mort il y a à peine deux mois." Hamlet, chez Vincent Macaigne, c'est "un putain de dépressif", comme le lui dit Claudius, son oncle, qui vient d'épouser sa mère, Gertrude. Il n'a de cesse de se jeter dans l'eau de la tombe de son père, dont le fantôme revient sous la forme d'un furet empaillé. "Faut pas que tu t'empêches de vivre", le supplie Ophélie. Tous les deux se revoient enfants. Des enfants qui s'aimaient dans un Danemark pourri, où leur apprenait à déverser la haine de soi contre l'autre, l'ennemi norvégien, qui "pique tout". Il y a des drapeaux français, danois et européen au fond du plateau, à côté de distributeurs de boissons dont Claudius fait grand usage. Le personnage-clé de ce Hamlet, c'est lui. Vincent Macaigne aime l'idée qu'il a peut-être eu de bonnes raisons de tuer son frère, le père d'Hamlet. "Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait", dit Claudius, qui court comme un dératé à la recherche de sa "coupable innocence". Tout est là Au moins j'aurai laissé un beau cadavre ne cesse de parcourir le champ d'une idée comment se tarit l'innocence, que ce soit celle de Claudius, d'Hamlet ou d'Ophélie. Eh bien, elle se tarit dans le sang et les larmes, qui prennent dans le spectacle la forme exacerbée de la provocation. Au fond, Vincent Macaigne ne réécrit pas Hamlet. Il dialogue avec la pièce, lui fait sortir ce qu'elle a dans les tripes, de son point de vue, aujourd'hui. C'est souvent très drôle, surtout dans la première partie, qui fait éclater de rire le public. Dans la seconde, une mélancolie profonde prend le dessus, sur le mode "Il ne faut pas en vouloir à quelqu'un qui est né, et qui a raté." Ecrite en néons placés tout au sommet du décor, une phrase le dit autrement "Il n'y aura pas de miracles, ici", en pointant une flèche sur le plateau. Mais de la vie, oui, il y en a. Et beaucoup même, jusqu'à l'outrance. Ça castagne dans tous les sens, à grands jets de fumigènes, d'insultes, de gags à la noix de coco. Bref, c'est un "grand bordel", pas toujours maîtrisé, parfois longuet, et troué de moments incandescents, comme la scène où des comédiens jouent devant la cour une comédie racontant l'histoire du meurtre du père d'Hamlet. Mais à la fin, un grand silence se fait le public, sonné, part dans la nuit d'Avignon, en se disant qu'au moins, là, il a vécu quelque chose. Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, d'après Hamlet, de Shakespeare. Ecrit et mis en scène par Vincent Macaigne. Avec Samuel Achache, Laure Calamy, Jean-Charles Clichet, Julie Lesgages, Emmanuel Matte, Rodolphe Poulain, Pascal Rénéric, Sylvain Sounier. Cloître des carmes, jusqu'au 19 juillet, à 21 h 30. Durée 3 h 45. Tél. 04-90-14-14- 14. De 13 € à 27 €. Brigitte Salino Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. 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Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. trorturesjusqu'à plus soif m'a laissé pantois.beaucoup plus que le film. peut être parce que c'était moi qui me créait les images suite à la ressenti un plus grand choc avec le livre. au niveau fascination de l'horreur , j'avais été aussi marqué par le bouquin "crash " de jg ballard.beaucoup moins par le film. Étonnante surprise pour ce médecin espagnol qui a découvert un homme bel et bien vivant en ouvrant le sac mortuaire d'un patient pourtant déclaré décédé, rapporte le média local El Espanol, le 8 janvier 2018. Gonzalo Montoya Jiménez, âgé de 29 ans, était détenu à la prison de Villabona dans les Asturies Espagne.Retrouvé sans aucun signe de vie dans sa cellule, il est transporté à l'Institut médico légal d'Oviedo où au moins trois médecins auraient confirmé son décès. Seulement, au moment de commencer l'autopsie, les médecins légistes ont entendu du bruit à l'intérieur du sac contenant le "supposé cadavre". Comment est-ce arrivé ? Selon le Telegraph, les résultats de l'investigation auraient révélé que l'homme aurait fait une overdose de médicament entrainant un coma et une hypothermie qui aurait masqué le moindre signe vital pouvant induire les médecins en pour la famille du petit Jason, 14 mois. Le 13 août 2014, La Voix du Nord, rapportait le cas d'un enfant âgé de 14 mois, résident dans la ville de Dutemple Nord, retrouvé inanimé dans la piscine après avoir échappé à la vigilance de ses parents. Déclaré décédé, le corps de l'enfant a été transporté à l'Institut médico-légal de média local rapporte ensuite, après avoir interviewé le substitut du procureur, que l'enfant se serait réveillé à la morgue et aurait été transporté au centre hospitalier de Lille où il était dans un état sérieux. Finalement, le petit garçon n'a pas pu être secouru et se serait de nouveau éteint vers 20h40 le soir explication médicale n'a jamais été se réveille aux pompes funèbres et meurt 2 semaines aprèsLa famille de Walter Williams, 78 ans, originaire du Missisipi Etats-Unis aura vécu son décès deux fois. Dexter Howard, médecin légiste, a expliqué à la chaine de télévision américaine CNN, le 14 mars 2014, avoir déclaré le patient mort puisqu'il était "sans vie et sans aucun pouls", le 26 février 2014. Mais lorsqu'il a transporté le corps jusqu'à la morgue, il s'est aperçu que le sac mortuaire bougeait, rapporte la médecin note alors que les jambes du "supposé cadavre" bougent et que le pouls est revenu. Le patient est donc transporté à l'hôpital dont il ressortira quelques jours plus tard, mais pour finalement décéder deux semaines plus est-ce arrivé ? Aucune cause n'a été officiellement donnée. "Nous avons obtenu deux semaines de miracle et moi et ma famille en avons profité", a déclaré Eddie Hester son neveux à la radio il se réveille à la morgue à cause d'une erreurStupeur générale pour les médecins de la morgue de Mumbaï Inde lorsqu'un sans-abris déclaré décédé s'est finalement avéré être bel et bien vivant. L'homme connu sous le nom de Prakash aurait été trouvé sans vie sous un abribus, selon les médias locaux interrogés par la BBC est-ce arrivé ? Selon le Metro anglais, Yeshudas Gorde en charge de l'enquête, il s'agirait d'une erreur de négligence dans la vérification des signes vitaux. Le corps aurait été envoyé trop tôt à la morgue alors que le processus impose de le garder une ou deux heures en cas de réveil lors d'une conférence de presse, le Dr Suleman Merchant, médecin, où le patient a été transféré, a expliqué que lorsqu'il avait été examiné, des vers recouvraient son visage et ses oreilles, signe "d'un corps en décomposition laissé dehors depuis plusieurs jours".Selon lui tout a été vérifié pouls, rythme cardiaque, respiration. Depuis les médecins ne cessent de se renvoyer la faute. Quant à la victime, il a finalement été transféré en soins intensifs pour une infection de l'oreille et fillette se réveille pendant son enterrementDouble drame pour cette famille des Philipines. Le média Local The Philippine Star, rapporte l'histoire d'une fillette de trois ans qui se serait réveillée le jour de ses funérailles. L'un des membres de la famille assistant à la mise en bière aurait remarqué que l'enfant bougeait et respirait. Comment est-ce arrivé ? Selon The Philipinne Star, la fillette a été victime d'une fièvre. Ses parents l'auraient transporté à l'hôpital dont l'uns des médecins interviewé par le média local, explique que la petite fille aurait été plongée dans une sorte de coma masquant ses signes l'histoire ne se termine pas bien car le temps d'être à nouvau examiné par un médecin, la petite fille se serait de nouveau éteinte définitivement quelques heures après.

VU: Au moins j’aurai laissé un beau cadavre / Vincent Macaigne / Cloître des Carmes / Jusqu’au 19 juillet / 21.30 h. Ouaoh ! Autant le dire tout de suite, ce Macaigne a les cojones bien arrimées ! Et sa troupe, bande furieuse de comédiens sous speed, n’a rien à lui envier Le Cloître des Carmes accueille jusqu’au 19 juillet cette version étourdissante du

Pascal Rénéric son actualité culturelle Découvrez toute l'actualité culturelle présente, passée et future de Pascal Rénéric, que l'on a déjà pu voir dans 17 spectacles et 8 films à Paris. Spectacle à l'affiche avec Pascal Rénéric Retrouvez tous les spectacles programmés à Paris et ses environs dans lesquels Pascal Rénéric est présente. Réservez vos billets directement via notre billetterie en ligne. Du 12 janvier 2023 au 29 janvier 2023 Comédie et tragédie tout ensemble, à chaque instant, cette pièce est un classique ébréché, bizarre, très drôle et très dur. Une œuvre d’hier pour aujourd’hui. Sa programmation en images Mieux connaître l'artiste... la biographie Date de naissance 1 mai 1976. Pascal Rénéric est un acteur, comédien et réalisateur français. Ayant passé son enfance à Meudon, dans les Hauts-de-Seine, il pratique le théâtre d’improvisation au sein de la LISA, parrainée par Jacques Livchine. Fils et petit-fils d’ingénieurs, il poursuit à Paris des études supérieures scientifiques à l’ESME. Parallèlement, il suit les ateliers du soir du Théâtre National de Chaillot avec Abbès Zahmani. Puis il intègre le CNSAD, promotion 2001. En 2001, mis en scène par Jacques Lassalle dans L'Ecole des femmes, il rencontre Olivier Perrier et son village d’Hérisson. Il y réalise trois films. En 2005, commence une longue collaboration avec Vincent Macaigne. Il joue le prince Mychkine dans L’Idiot !, Hamlet dans Au moins, j'aurai laissé un beau cadavre, et joue dans son premier long métrage Pour le réconfort. Il collabore aussi avec Cyril Teste Direct, Electronic City, Reset. Pascal Rénéric est remarqué en Jean Moulin pour Jean-Marie Besset, en Treplev chez Philippe Adrien, en Bottom avec Georges Lavaudant et en Goloubkov chez Macha Makeieff. Il est ensuite Monsieur Jourdain dans les 250 représentations du Bourgeois gentilhomme mis en scène par Denis Podalydès en 2012, dont les dernières se jouent à l'Opéra royal de Versailles en 2022. Il est à l'affiche de Gatsby le magnifique au Théâtre du Châtelet en 2022, aux côtés de Sofiane Zermani et Lou de Laâge. En tant qu'acteur au cinéma, il est notamment à l'affiche de Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques ? de Marie Garel Weiss, de La Vraie Famille de Fabien Gorgeart 2021 et de Notre Dame brûle de Jean-Jacques Annaud 2022. Tous les événements culturels passés avec Pascal Rénéric Pascal Rénéric a déjà joué à Paris ou dans sa région ! Découvrez les événements culturels, ainsi que les films, dans lesquels l'artiste est apparue ces dernières années. Spectacles au théâtre et Concerts 17 2023 - Théâtre des Bouffes du Nord L'Orage Jeu Pièces de théâtre / du 12 janvier 2023 au 29 janvier 2023. D'Alexandre Ostrovski, mise en scène Denis Podalydès. 2022 - Opéra royal - Château de Versailles Le Bourgeois gentilhomme Jeu Pièces de théâtre / du 9 juin 2022 au 19 juin 2022. De Molière, mise en scène Denis Podalydès, chorégraphie Kaori Ito, composé par Jean-Baptiste Lully, dirigé par Christophe Coin. 2022 - Théâtre du Châtelet Gatsby le magnifique Jeu Spectacles musicaux / du 16 février 2022 au 20 février 2022. De Francis Scott Fitzgerald, mise en scène Alexandre Plank, dirigé par Issam Krimi. 2020 - Opéra royal - Château de Versailles Le Bourgeois gentilhomme Jeu Opéras / Ballets-Danse / du 11 juin 2020 au 21 juin 2020. De Molière, mise en scène Denis Podalydès. 2020 - Les Gémeaux Architecture Jeu Pièces de théâtre / du 24 janvier 2020 au 1 février 2020. Texte, mise en scène et installation Pascal Rambert. 2019 - Théâtre des Bouffes du Nord Architecture Jeu Pièces de théâtre / du 6 décembre 2019 au 22 décembre 2019. De et mise en scène Pascal Rambert. 2018 - Le Forum - La Bellevilloise Concert Classique / du 25 mars 2018 au 25 mars 2018. Pascal Rénéric comédien, Momo Kodama piano et Olivé baryton, au programme œuvres de Debussy. 2017 - TGP - Théâtre Gérard Philipe La Fuite ! Comédie en huit songes... Jeu Pièces de théâtre / du 29 novembre 2017 au 17 décembre 2017. Mise en scène Macha Makeïeff . 2017 - Opéra royal - Château de Versailles Le Bourgeois gentilhomme Opéras / Ballets-Danse / du 12 janvier 2017 au 15 janvier 2017. De Molière, Jean-Baptiste Lully, mise en scène Denis Podalydès. 2015 - Théâtre des Bouffes du Nord Le Bourgeois gentilhomme Pièces de théâtre / du 26 juin 2015 au 26 juillet 2015. De Molière et Lully, mise en scène Denis Podalydès. 2014 - Théâtre Nanterre-Amandiers Idiot ! Parce que nous aurions dû nous aimer Pièces de théâtre / du 4 novembre 2014 au 14 novembre 2014. D'après Fiodor Dostoïevski, adaptation et mise en scène Vincent Macaigne. 2014 - Théâtre de la Ville Idiot ! Parce que nous aurions dû nous aimer Pièces de théâtre / du 1 octobre 2014 au 12 octobre 2014. D'après Dostoïevski, mise en scène Vincent Macaigne. 2014 - La Colline - Théâtre national Trafic Pièces de théâtre / du 8 mai 2014 au 6 juin 2014. De Yoann Thommerel, mise en scène Daniel Jeanneteau, Marie-Christine Soma. 2014 - Opéra royal - Château de Versailles Le Bourgeois gentilhomme Pièces de théâtre / du 6 février 2014 au 9 février 2014. De Molière et Jean-Baptiste Lully, mise en scène Denis Podalydès, direction musicale Christophe Coin. 2012 - Théâtre des Bouffes du Nord Le Bourgeois gentilhomme Pièces de théâtre / du 19 juin 2012 au 21 juillet 2012. Comédie-ballet de Molière, musique Lully, mise en scène Denis Podalydès. 2011 - Chaillot – Théâtre National de la Danse Au moins j'aurai laissé un beau cadavre Pièces de théâtre / du 2 novembre 2011 au 11 novembre 2011. D'après "Hamlet" de William Shakespeare, mise en scène Vincent Macaigne. 2010 - TGP - Théâtre Gérard Philipe Reset Pièces de théâtre / du 4 février 2010 au 21 février 2010. De et mise en scène Cyril Teste. Filmographie 8 2021 - La Vraie Famille interprétation Maxime Drame / France / Réalisé par Fabien Gorgeart Anna, 34 ans, vit avec son mari, ses deux petits garçons et Simon, un enfant placé chez eux par l’Assistance Sociale depuis l’âge de 18 mois, qui a désormais six ans. 2021 - Le Parfum Vert interprétation Vlad Comédie / France / Réalisé par Nicolas Pariser 2019 - Alice et le Maire interprétation Xavier Comédie dramatique / France / Réalisé par Nicolas Pariser En panne d'idées, un édile en charge de la ville de Lyon depuis 30 ans retrouve un second souffle grâce à une jeune et brillante philosophe. 2017 - Pour le réconfort interprétation Pascal Drame / France / Réalisé par Vincent Macaigne Un frère et une sœur doivent vendre un terrain dont ils ont hérité à des gens restés sur place, décidés à faire de l'argent et qu'ils méprisent. 2016 - L'Indomptée interprétation Pierre Drame / France / Réalisé par Caroline Deruas À la Villa Médicis, une écrivaine pensionnaire, venue avec son mari et sa fille, se lie d'amitié avec une photographe qui perçoit des phénomènes étranges. 2012 - Le Bourgeois gentilhomme interprétation Monsieur Jourdain Retransmission - Théâtre / Réalisé par Molière Maître de musique, maître à danser, maître d'armes ou de philosophie, billets doux, rendez-vous secrets monsieur Jourdain s'est mis en tête des idées de noblesse et de galant homme. 2004 - Les Parrains interprétation Rémy / Max Comédie dramatique / France / Réalisé par Frédéric Forestier Quatre anciens truands se retrouvent après vingt ans de séparation. Un problème se pose lorsqu'il s'agit de partager le fruit d'un hold-up ! 2000 - Bon plan interprétation Lionel Comédie / France / Réalisé par Jérôme Levy 3 filles et 2 garçons se refont en 10 jours le bon vieux plan du routard estival. Des coffee-shops d'Amsterdam en galères de squatts et rencontres ahurissantes, ils se font plein de souvenirs pour le jour où ils seront rangés des sacs à dos. Newsletter Chaque mercredi, le meilleur des sorties culturelles à Paris. Réseaux sociaux Suivez-nous sur Instagram, Facebook ou Twitter Accueilscritiques : La T te d'un homme. La T te d'un homme. A Pour vous, en 1936, Georges Simenon d clarait : On a tir des films de trois de mes romans ["Le chien jaune", "La nuit du carrefour", "La t te d'un homme"] et je ne crois pas tre injuste en disant qu'on en a tir trois navets". Il l' tait, certes, mais la critique de l' poque ne Le théâtre tout le monde le connaît, tout le monde en a lu, beaucoup en ont vu. Mais au théâtre, je ne sais pas si vous êtes déjà monté sur scène avec le chauffeur de salle, si vous avez hurlé avec lui sur la scène, si les deux premières rangées de sièges étaient couvertes avec des bâches et si vous avez dansé sur Sarà Perché Ti Amo à l’entracte. Si cela vous est déjà arrivé, j’imagine que vous avez assisté à Au moins j’aurai laissé un beau cadavre de Vincent Macaigne. Le metteur en scène de 32 ans a adapté à sa manière un incontournable de Shakespeare Hamlet. Quand je vous parle de sa manière », c’est une manière déconcertante, c’est du sang, c’est de la violence et pourtant c’est si poétique et artistique. Ce spectacle a déjà fait couler beaucoup d’encre cet été au festival d’Avignon et joué à Grenoble en novembre et à Orléans dés le 18 janvier prochain. Il aura laissé les spectateurs étourdis et les critiques divisées. Peu importe si vous avez aimé la pièce, car vous avez vécu une expérience théâtrale incroyable ! Commençons par le décor tombes, croix, harmonium, aquarium, distributeurs de boissons, squelettes, bosquets fleuris, escalier en colimaçon montant à une terrasse d’où les personnages s’agitent parfois derrière des vitres, sous le panneau en néon annonçant il n’y aura pas de miracle, ici » se juxtaposent sur la scène créant une ambiance dans cette pièce où l’oncle d’Hamlet, Claudius, tient le rôle le plus important et se dénude pour vous sans aucun complexe, sans aucune gêne. Car oui, le théâtre de Macaigne c’est bien ça, on abolit les tabous, on met ses acteurs dans des situations embarrassantes, on hurle, on déverse des litres de sang et le public est égal aux acteurs, il est à nu, transporté dans ce monde. Et pour le transporter on utilise des fumées, on le fait rire, on offre un ananas et on joue la pièce dans les rangs. Comme ça, le public ne voit pas passer les 3 heures et demi, ovationne les acteurs, s’émoi devant la comédienne qui joue Ophélie si jeune et qui se fait violer sur scène. Mais le jeu d’Ophélie n’est pas le seul à être impressionnant, tous sont impressionnants en passant par la mère d’Hamlet, Gertrude, si protectrice et irresponsable dont on retiendra cette réplique Qu’avons-nous fait de mal ? Nous avons juste été humain » et ce Hamlet si immature dont toutes les filles présentes dans la salle le trouveront craquant. Oui, on peut aussi dire du théâtre de Macaigne qu’il est violent, parfois trop sanglant, trop bruyant, mais sa pièce est vivante, et on retrouve sûrement tout ce que Shakespeare a laissé comprendre sans le dire dans ces lignes. Crédits photo Christophe Raynaud de Lage
Unencombrant cadavre. La dépouille a été déposée en contrebas du chemin. Photo DDM. Faits divers, Gers, Béraut. Publié le 30/07/2020 à 05:06, mis à jour à 05:13 Robert Mesté a l
Le sable gifle le visage et enveloppe le campement dans un voile beige qui laisse à peine deviner quelques silhouettes avançant dans un cliquetis de métal. Certaines s’appuient sur une lance, d’autres sur une mitraillette. Toutes s’appliquent à laisser passer une file de chars vrombissants, surmontés d’arbalètes, de squelettes ou de poupées désarticulées. Sur un pan de tôle, quelques lettres dégoulinantes inscrites avec du faux sang demandent aux passants Qui a tué le monde ? ». En plein désert aride de Mojave, en Californie, plus de 4 300 personnes se sont retrouvées fin septembre pour vivre pendant cinq jours dans un décor post-apocalyptique. Les participants ont construit de bric et de broc Wasteland City, une cité éphémère avec ses rues, ses saloons, son journal, sa fréquence radio. On ne peut y entrer que si l’on porte un costume en accord avec le thème un futur où notre civilisation entière s’est effondrée, et où les ressources sont devenues rares. Une garde d’élite » surveille les portes couleur rouille, soucieuse de s’assurer qu’un jean trop propre ou un gadget dernier cri ne viendront pas briser l’illusion de ce happening géant. Jouer aux survivants Depuis que le Wasteland Weekend est né, en 2010, d’un simple rassemblement de fans de Mad Max, l’événement n’a fait que s’agrandir. Il continue d’afficher complet, attirant des festivaliers venus des quatre coins des États-Unis et même de l’étranger. Ces derniers parcourent des centaines – voire des milliers – de kilomètres pour venir enfiler leurs costumes et jouer le rôle de survivants de l’Apocalypse certains par amusement, d’autres par inquiétude, quelques-uns par fascination. Certains répondent aux invitations des DJ perchés sur des épaves de bateau rongées par la rouille La journée, les festivaliers se réunissent sous les tentures pour deviser sur la fin du monde, écouter des raconteurs d’histoire, se confectionner de nouveaux accessoires. C’est quand la nuit tombe que le campement se met à fourmiller certains répondent aux invitations des DJ perchés sur des épaves de bateau rongées par la rouille, d’autres encouragent les équipes qui s’affrontent au jugger », un sport de contact qui se joue avec un crâne de chien en guise de ballon. Au casino de la dernière chance », on parie des capsules de bière comme si les lendemains n’existaient pas. Quand s’allument enfin les néons du dôme du tonnerre », une horde de Wastelanders s’approche pour grimper à même la structure en métal, réplique grandeur nature du lieu où se déroulent les combats à mort dans Mad Max 3. La foule réclame du sang et, sous elle, des binômes s’affrontent sous les hurlements… d’inoffensives battes en mousse à la main. À Wasteland, tout le monde a l’air cruel et complètement fou mais ce n’est qu’un jeu, commente Jared Butler, co-organisateur de l’événement. On laisse justement derrière nous tout ce qui divise l’argent, la politique, la religion. » Pour ce scénariste d’Hollywood, l’esthétique post-apocalyptique rencontre un tel engouement parce que les temps sont durs » et qu’elle porte en elle quelque chose de profondément optimiste » C’est l’idée qu’il y a un après, résume-t-il. Même si le pire advient, il restera de la vie, il y aura d’autres communautés possibles. » Bien sûr que l’Apocalypse ça va être moche. Mais si elle nous tombe dessus, au moins, il y aura un vrai redémarrage » Beaucoup sont attirés par Wasteland parce que ce terrain vague représente un monde où tout est à réinventer. Lektor, un retraité de Las Vegas, vient chaque année pour faire du troc de vieux objets et s’extraire d’une culture où l’argent coule à flot et où tout doit toujours avoir l’air neuf pour avoir de la valeur. » L’imaginaire de l’effondrement le pousse, affirme-t-il, à être inventif », ingénieux », moins futile ». Pour Becky, une infirmière urgentiste du Dakota du Sud, la perspective de l’Apocalypse est à la frontière de l’ angoisse » et de la fascination » Bien sûr que l’Apocalypse ça va être moche, concède-t-elle. Mais si elle nous tombe dessus, il faut se dire qu’au moins, il y aura un vrai redémarrage quand on n’a plus rien, on est tous égaux ! » Défilé de bikinis post-apocalyptique Truth vient tout juste d’être baptisée de son nom Wasteland ». Étudiante à San Diego, elle en est à son premier festival mais compte bien revenir tous les ans – jusqu’à la vraie Apocalypse », précise-t-elle en riant. Au sein de la tribu » avec qui elle partage un campement, elle a trouvé la possibilité d’une esthétique nouvelle » Dans le monde post-apocalyptique, les canons de beauté ne sont pas les mêmes, explique-t-elle. La femme n’a pas besoin d’être délicate et fragile pour être belle. Elle doit être forte, comme moi. » Ça me remplit de force et de confiance avant de retourner dans le monde réel » Lors du défilé de bikinis post-apocalyptique, l’une des activités les plus populaires du festival, la foule acclame sans discontinuer la prestation de tous les participants les jeunes, les vieux, les gros, les maigres, les hommes, les femmes et les transgenres. Leurs parties intimes sont drapées ou non dans du ruban adhésif, des cannettes de bière, des lambeaux d’emballages. Ici, je peux être moi, poursuit Truth. Ca me remplit de force et de confiance avant de retourner dans le monde réel. » En pliant bagage le dernier jour, les festivaliers s’interrompent pour troquer des capsules à l’effigie de leur tribu, petits souvenirs à ramener dans l’autre monde. Mark Cordory, un costumier britannique et habitué du festival, réfléchit déjà à les utiliser comme ornement sur un blason Si l’Apocalypse arrive, je voudrais au moins que mon cadavre soit bien habillé. » À Wasteland, l’humour est certainement la chose la mieux partagée. SUR LE MÊME SUJET > East Jesus, mirage hippie du désert californien > AfrikaBurn la révolution en dansant > Le roman post-apocalyptique parfait guide pour survivre à la fin du monde ? > Aujourd’hui, presque toutes les formes d’anticipation passent par l’effondrement » Photos © Laure Andrillon T'mexcuse la qualité médiocre, j'arrive pas rep sur ça. Me rattrape après] Finalement arrivé à la taverne, le jeune homme n'eut en faite pas besoin d'attendre.
AU MOINS J’AURAI LAISSE UN BEAU CADAVRE UN MACAIGNE TONITRUANT A CHAILLOT Nous avions adoré la version live » de cet Hamlet selon Macaigne montée l’été dernier à Avignon au Cloître des Carmes Cf dossier festival d’Avignon. En voici la version remasterisée pour Chaillot… Compte-rendu de Floriane Toussaint. S’il y a un reproche que l’on ne peut pas adresser à Vincent Macaigne, c’est de faire les choses à moitié. Dans Au moins j’aurais laissé un beau cadavre », d’après Hamlet de Shakespeare, le jeune metteur en scène va jusqu’au bout dans l’excès et dans l’épuisement des énergies. On ressort de là en en ayant pris plein la face et avec le désir de hurler à notre tour. Quelques indices nous mettent sur la voie de ce qui nous attend, dès le hall du Palais Chaillot. A la recherche de notre porte pour entrer dans la salle Jean Vilar, on se voit distribuer des obturateurs, comme aux concerts de hard-rock. En descendant les marches, on entend un bruit sourd. On se précipite pour voir ce qu’il se passe, ce que l’on rate, et on découvre qu’un comédien a fait descendre une centaine de jeunes sur le plateau, qui applaudissent et chantent avec lui, déchaînés. Le message est assez clair ce que l’on va voir est du théâtre libéré des conventions, dans lequel les comédiens s’adressent à nous, constamment conscients de notre présence, et dans lequel les rires et les cris des interprètes et du public sont débridés. Le décor composite, qui fait se côtoyer des stèles funèbres ornées de fleurs et des distributeurs de boisson, un mobil home et une tombe ouverte remplie d’un liquide non identifié sur le devant de la scène – qui oblige les premiers rangs à se protéger derrière des bâches en plastique – finit de séduire notre tolérance et de nous préparer pour le meilleur et pour le pire. Dès qu’il est question de réécriture, l’équation se formule en termes de fidélité et de liberté. Avec Macaigne, il est difficile – voire inutile – de trancher. Les personnages et les principaux épisodes sont ceux de Shakespeare le père d’Hamlet est mort, et le mariage de sa mère et de son oncle fait suite au deuil un peu trop rapidement à ses yeux. Le fantôme du roi décédé, la mise en abyme du théâtre et l’amour d’Ophélie répondent eux aussi présents à l’appel. La langue en revanche, à part l’incontournable être ou ne pas être », est remodelée de fond en comble. Claudius appelle Hamlet enfant pourri gâté » qui plombe la joie de la noce, alors que lui est accoutré d’un costume de banane le jour de son mariage, et qu’il est le seul à s’être déguisé malgré son message Facebook aux invités. Le ton est donné et il n’est pas lieu de s’offusquer. La violence de la pièce d’origine est mise en acte et les comédiens n’hésitent pas une seconde à se jeter dans la tombe pleine d’eau du roi, à se rouler dans la boue et à s’asperger de faux sang. Leurs cordes vocales s’usent à force de crier et ils courent partout sur le plateau et parmi le public, qui n’hésite pas à se lever pour livrer passage. Mais les encouragements tout aussi énergiques de Macaigne, du haut de la régie, n’autorisent aucun répit. A l’entracte, alors que la chanson Sara perche ti amo » est diffusée dans tout le théâtre, des traces de boue et d’eau dans les marches chatouillent notre curiosité et nous encouragent à rester, à ne pas rejoindre encore notre confort douillet. Un plateau plus ou moins nettoyé nous attend pour cette seconde partie, plus sombre encore et plus éprouvante. Les rares moments de beauté et de poésie sont éphémères, échouant à trouver leur place dans cet univers. Les salves de serpentins et le nuage de paillettes dorées retombent au sol et se mélangent à la boue et au sang. Le château gonflable qui s’élève et envahit la scène retombe sur lui-même, malgré les efforts désespérés de Claudius pour le redresser. Heureusement, les émotions provoquées, du rire à l’indignation, et la sollicitation des comédiens à se lever et applaudir chaque communication du roi, permettent de se reprendre, de reprendre conscience de soi-même. C’est indispensable vue la puissance des gestes et des paroles qui nous frappent. Macaigne et sa troupe sont bien conscients de tous les effets qu’ils produisent et en jouent. Le faux sang est bien du faux sang, il ne sert à rien de hurler et de pleurer ; les paillettes qui s’envolent au-dessus de la scène s’envolent grâce à Lucie, la régisseuse, il ne faut pas se laisser tromper ; et si le geste prend le dessus sur la parole, au point qu’on ne comprend parfois plus rien, c’est parce que ce ne sont pas les mots qui comptent, mais l’acte de crier dans le micro lui-même. La scène et les comédiens sont mis dans tous leurs états pour mener le drame à son terme le bain de sang final survient enfin, littéralement représenté sur scène dans le bocal qui contient quatre ou cinq corps peinturlurés de rouge. Les moutons amenés sur scène pour la fin s’effraient un peu de ce carnage, et l’enseigne lumineuse qui domine la scène depuis le début clignote Il n’y aura pas de miracles ici ». Trempés de la tête aux pieds, les comédiens revêtent un peignoir vite tâché et viennent saluer, en compagnie des régisseurs, pour qui le spectateur éprouve une certaine compassion. En remontant les marches, certains crient au massacre de Shakespeare et d’autre se réjouissent de n’avoir pas passé une soirée mortelle à regarder un Hamlet trop classique et trop rangé il faut choisir son camp et s’y tenir. Floriane Toussaint Du 2 au 11 novembre 2011 / Théâtre de Chaillot / Salle Jean Vilar / Photo Christophe Raynaud de Lage
6semaines ont passé et le chien était tout simplement méconnaissable. Essayez de distinguer cette créature à moitié morte et indifférente dans une beauté calme aux yeux d’ambre ! De nombreux bains, frottements et médicaments ont fait leur travail. La peau « de pierre » a disparu, laissant place à une fourrure beige. Vous ne
Posted on 4 novembre 201127 mai 2021 La Parafe Spectacles 6 Comments Au moins j’aurai laissé un beau cadavre » de Vincent Macaigne à Chaillot S’il y a un reproche que l’on ne peut pas adresser à Vincent Macaigne, c’est de faire les choses à moitié. Dans Au moins j’aurai laissé un beau cadavre, d’après Hamlet de Shakespeare, le jeune metteur en scène va jusqu’au bout dans l’excès et dans l’épuisement des énergies. On ressort de là en en ayant pris plein la face et avec le désir de hurler à notre tour. Lire la suite
au moins j aurai laissé un beau cadavre

VU: Au moins j’aurai laissé un beau cadavre / Vincent Macaigne / Cloître des Carmes / Jusqu’au 19 juillet / 21.30 h. Ouaoh ! Autant le dire tout de suite, ce Macaigne a les

Il est des spectacles qui, pour interpeller directement » le public, croient devoir organiser sa prise d’otage physique. Le prendre à partie serait trop sobre il faut l’enjoindre d’applaudir, de se lever, de venir sur scène, de pousser des cris. J’ai assisté l’autre jour à une manifestation » de ce genre, au Théâtre National de Chaillot Paris 16ème, pour la reprise d’Au moins j’aurai laissé un beau cadavre, ce spectacle créé par Vincent Macaigne au Festival d’Avignon d’après Hamlet de Shakespeare. Comédiens hurlant tous sur le même ton, musique entraînante mais qui vous casse les oreilles le théâtre offre heureusement des boules Quies aux spectateurs avant leur entrée dans la salle, nouveau roi déguisé en banane géante, qui ordonne au public de se lever et d’applaudir la moindre de ses déclarations insignifiantes… Certains ont vu dans ce spectacle la preuve d’une belle énergie ». Je n’y ai vu qu’un fantasme de toute-puissance assez méprisant pour le public Macaigne peut se targuer de faire lever les foules pour applaudir une banane ; et surtout, un acharnement morbide à vouloir écraser le monde et le sens dans un même magma informe à base de hurlements, de sang qui coule à flot, et de boue dégoulinante. Pour captiver le public, est-il bien nécessaire de l’incarcérer de la sorte ? Certes non, et c’est même tout le contraire, comme le prouve une fois de plus le nouveau spectacle de Joël Pommerat Cendrillon. Loin du bruit et des images prémâchées, c’est tout en poésie, en humour et en nuance que cet auteur secoue, toujours très fort, le regard du spectateur. Cendrillon est un conte pour enfants, mais le spectacle de Pommerat, aux Ateliers Berthier Paris 17ème, est l’un des plus beaux moments de théâtre à vivre en ce moment, pour les adultes aussi. L’héroïne de ce conte dûment revisité est une petite fille en deuil, plutôt peu gracieuse, mais pourvue d’un époustouflant sens de la répartie, et d’une imagination redoutable. Sandra tel est le vrai » prénom du personnage, vient de perdre sa mère, et n’ayant pas pu saisir les derniers mots que lui murmurait la mourante, elle s’est persuadée que sa maman lui demandait de penser à elle en permanence, pour lui préserver une place chez les vivants. C’est ainsi qu’en toute simplicité, sous couvert de malentendu », Pommerat décompose avec une lucidité stimulante, les liens irréductibles entre le chagrin et la culpabilité. S’imposent alors des scènes de panique terrible la fillette s’est fait offrir une montre énorme qu’elle a programmée pour sonner toute les cinq minutes. Sur l’air de Ah vous dirais-je maman », l’alarme est là pour lui rappeler sans cesse sa mission, et combien elle est impossible. C’est une sorte de gag acide, cette montre qui intervient toujours de façon intempestive. Mais en même temps, c’est une horloge tragique qui rappelle Baudelaire. Trois mille six cents fois par heure, la Seconde chuchote Souviens-toi ! », écrivait le poète. Et c’est ce mélange qui est fécond chez Pommerat, l’accessoire fait rire les uns et frissonner les autres, bref, loin d’enfermer les choses dans un sens unique, il met le réel en relief. Il en est ainsi de chaque détail. Comme de celui-ci les filles de la future belle-mère rebaptisent Sandra cendrier », parce que son père lui confie toujours, pour qu’elle les éteigne en vitesse, les cigarettes qu’il fume en cachette. Dépositaire bien réelle des symptômes de son père angoissé, et esclave imaginaire d’une mère qui n’en demandait pas tant, le personnage de Sandra pose ainsi toutes les questions les plus essentielles de l’enfance, entre les transmissions accablantes et les culpabilités qu’on s’invente. La distribution des rôles participe aussi de cette ouverture du sens et de l’imaginaire. Cinq acteurs aussi étonnants que convaincants font vivre sur scène neuf personnages. Noémie Carcaud incarne à la fois une sœur narquoise de Cendrillon, et la bonne fée de la fillette. Caroline Donnelly joue l’autre sœur… et le jeune prince. Alfredo Canavate interprète à la fois le père de Cendrillon et le roi. Il est le seul homme, dans ce spectacle qui pose surtout la question de la féminité et les rivalités qu’elle engage. Car Cendrillon, c’est aussi l’histoire d’un duel symbolique entre les générations celle de la belle-mère Catherine Mestoussis, grosse dame convaincue de faire » plus jeune que ses filles, et Cendrillon, frêle fillette qui a déjà plus de souvenirs que si elle avait mille ans. Déborah Rouach était d’ailleurs faite pour jouer ce rôle petite silhouette brune et comédienne troublante, la moindre de ses paroles vous donne des frissons, tant elle sait faire parler l’enfance, dans sa fragilité et sa maturité paradoxale. Ainsi Pommerat montre-t-il le monde comme il est dans l’inconscient immense et compliqué. Son spectacle, on le vit au moins autant qu’on le regarde, comme une expérience intense et troublante. Pour produire un tel effet, nul besoin de crier fort, ni de jouer les animations participatives ». Surtout pas. Aux Ateliers Berthier Odéon Théâtre National de l’Europe, Paris 17ème, jusqu’au 25 décembre. Igwnf.
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